« La ville de Paris – dans laquelle se situe le projet – est un exemple intéressant pour les questions d’espaces scolaires, étant simultanément commune et académie. On constate d’ailleurs que 60% des établissements scolaires ont été construits avant 1914, et seulement 15% après 1992. En étudiant de plus près les différentes architectures de ces bâtiments scolaires, le constat est alarmant : si l’école a évolué et est devenue progressivement plus chaleureuse, la classe, elle, n’a pas changé. Pourtant, les nouvelles générations ont profondément évolué dans leurs manières d’apprendre et de vivre. Cela signifie que la plupart des établissements scolaires utilisés aujourd’hui ne correspondent pas aux besoins réels des enfants du XXIème siècle.
Toutefois, une question demeure : quels sont véritablement les besoins des enfants du XXIème siècle ? Il s’agit d’un sujet délicat à traiter en tant qu’architecte, puisqu’il n’existe pas de formation spécifique sur les besoins particuliers d’un enfant, ni sur les besoins d’un apprenant. Il faut donc se rapprocher des professionnels et des chercheurs spécialisés dans ces questions, pour mieux comprendre la portée et l’impact des espaces construits. Le projet présenté est une illustration des conclusions tirées d’un an de recherches sur l’école et sa signification en termes architecturaux.
Il s’agit donc d’un projet théorique, qui cherche à mettre en avant différentes situations d’apprentissage et à proposer des solutions spatiales et architecturales. Six situations d’apprentissage existent dans l’école publique aujourd’hui, mais ne sont pas reconnues : collecter, recevoir, faire, collaborer, jouer et partager. En étudiant chacune d’entre elles et leurs besoins propres – espace, couleur, atmosphère, sonorisation, le projet cherche à redéfinir en profondeur les besoins de l’apprentissage au XXIème siècle, d’un point de vue architectural. »